soren levi hasting

“ Now all your love is wasted then who the hell was I? ”

Je suis né(e) le quatorze août à Seattle, USA, j'ai donc vingt-six ans. Je suis coincé dans une situation de merdeet fort heureusement, mais si vous voulez tout savoir je suis hétéro et j'en suis fier. Ma famille est de niveau moyen, malheureusement c'est pas moi qui ai choisi cette vie. J'ai deux frères et une soeur pour me pourrir ma vie encore plus à longueur de journée, mais je les aime quand même. Depuis maintenant deux ans, je suis ouvrier de construction, des fois je me demande pourquoi j'ai choisis ça mais bon j'en ai bien besoin si je veux manger. Je fais partie des groupe, et je sais pas pourquoi mais les gens dans la rue me confondent souvent avec Cam Gigandet.

I told you to be patient I told you to be fine. I told you to be balanced I told you to be kind. In the morning I’ll be with you but it will be a different kind
« Tu sais Mika, c'est pas nécessaire que tu me secoues comme ça, tes pieds glacés font le sale boulot d'eux-mêmes » que je grommelle, à moitié endormi, tandis que ma copine vient s'étendre, comme d'habitude, exaltée plus que fatiguée. Cette meuf est increvable, elle travaille dans une boîte jusqu'à quatre heures du matin, puis elle arrive ici, vingt minutes plus tard, en ayant soit envie de baiser, soit envie de se défoncer « Bébé, j'ai enviiiiiie ». Ses mains commencent à parcourir mon avant-bras, remontant doucement jusqu'à mes épaules tandis qu'elle se penche sur moi, elle sent la cigarette, le shit et la téquila. Putain comme elle réussit à allumer d'un rien cette fille, c'est hallucinant « Alec m'a filé de la came. Qualité extra. Une ligne pour toi et moi ». Mes yeux papillonnent tandis que je m'étire en entendant ces mots au creux de mon oreille. De la poudre. À cinq heures du matin. J'ai un contrôle en qualité du bâtiment dans moins de quatre heures, et pourtant je me redresse doucement, tandis qu'elle m'adresse un sourire tout particulier, qui vient de loin, tandis qu'elle s'agite comme une teigne alors que je la serre dans mes bras. Tant pis pour mes résolutions de ne plus y toucher qu'un week-end par mois, avec Mika, c'est pratiquement impossible de se retenir pour quoi que ce soit, cette fille est pire que la pire des dépendances, elle rend plus accro que l'héroïne et la cigarette, elle est plus addictive que des cachets d'ecstasy et des champignons magiques. Mika, c'est de la dynamite. Ma dynamite. Ma dope.

« Arrête d'être aussi con, Levi. Donne-la moi, tout de suite ». Elle débarque comme une malade dans mon appartement, exaltée comme seulement la coke parvient à lui faire perdre le contrôle. J'étais avec elle pratiquement vingt quatre heures sur 24 durant les neuf mois, de peur qu'elle se claque un trip si je n'étais pas là pour la modérer. Ça a causé des disputes terribles, et le nombre de coups qu'elle m'a balancé, je les compte plus. Mika était nettement plus atteinte que moi niveau dépendance, et c'est comme si elle était incapable de passer un jour de plus sans dope depuis que Vik est venue au monde. Pourtant, elle m'avait juré qu'elle était clean, que c'était du passé, qu'elle ne touchait plus à rien, qu'elle se mettait paf à l'alcool quand elle avait pas la petite « Tu déconnes putain. T'es raide, tu crois pas qu'il faudrait retomber sur Terre avant de vouloir t'occuper de ta gosse, Mika? ». Elle me bouscule avec la force du désespoir, celle qui la motive à prendre de la dope parce que sa vie a jamais été un conte de fée, mais si elle passait tous ses caprices, maintenant, c'est différent. Défoncée comme elle l'est, elle ne verra pas notre fille. Pas moyen que je prenne le risque qu'il lui arrive quelque chose, et puis j'sais que ça tuerait Mika d'lui faire du mal, même sous influence « T'A PAS LE DROIT! Je sors pas d'ici sans elle, t'a compris, je fous pas le camp tant que... ». Elle fonçait vers la chambre où Evika dort encore, du moins je le crois, que je l'attrape en plein vol en la secouant légèrement pour la pousser à me regarder « Arrête Mika, reste ici, le temps de déplaner, mais y'a pas moyen que tu l'approches dans cet état-là... ». Elle pousse un hurlement, puis se débat de nouveau. C'est le moment choisi par ma mère - en visite, le temps que je classe mes trucs pour l'arrêt de la fac et que j'me présente à quelques entrevues - pour débarquer. Épouvantée, elle lève les bras en jetant une salve d'insultes. Putain, c'est le pire moment, Mika se calmait enfin, secouée par des sanglots dans mes bras « C'est bon maman, tu veux aller voir si Vik a besoin de quelque chose? ». Je me retourne vers la mère de ma fille qui s'agite de nouveau, crinquée par les paroles de ma propre mère. Avant qu'elle fasse une connerie, je lève la main, caresse sa joue puis relève ma paume dans sa chevelure « Allez bébé, on va y arriver, toi et moi. Tu vas arrêter de prendre toute cette merde, tu vas réaménager et on va être heureux, toi, elle et moi. D'accord? ». Elle lève les yeux, luttant contre l'effet de la dope qui la rend agressive, l'agite et la perturbe. Elle semble peser le pour et le contre « Je sais pas.. je sais plus. Ça fait trop mal quand j'suis pas un peu partie, c'est pire quand j'suis loin d'elle, loin de... ». On défonce pratiquement la porte de l'appartement que deux policiers attrapent brusquement les bras d'une Mika en panique, apeurée, qui se débat comme une malade. J'y comprends rien. J'y comprends que dalle, putain de merde. Qu'est-ce que... « Maman? Putain dis-moi que c'est pas toi qui... ». C'est évident. Elle a cru bien faire. Je me retourne pour voir les larmes rouler sur les joues de Mika, tandis qu'elle réussit à arracher l'anneau à son annulaire gauche, synonyme de promesse, les miennes, à son encontre « T'avais tout prévu! Putain, t'es un connard, LE PLUS GROS CONNARD DU MONDE. C'est ma fille, c'est la mienne, je l'ai porté, je lui parlais, je lui chantais des comptines. Va crever dans une gouttière, enflure, et va t'échouer en Enfer! Je te déteste, je te hais. Ta bague, fous-toi là où je pense, et compte plus la revoir jamais quand... ». Le silence, ou presque. Je l'entends encore hurler dans les couloirs tandis qu'on l'amène Dieu sait où. Je reste immobile comme ça, un long moment. Quand ma mère s'approche, je lui montre la porte. Elle s'en aurait sorti, Mika. Avec moi, elle aurait pu. J'en suis persuadé. Ce sont les doux cris de ma petite fille qui, alors que ceux de sa mère s'éteignent, prend le relais. Comme si elle avait senti ce qui se passait. Sortant de ma catatonie, je prends le pas vers la chambre, l'impression d'être à moitié crevé...

Now all your love is wasted then who the hell was I? Cause now I’m breaking at the britches and at the end of all your lines
.