Heath Chriss Joey Butler

“ Chacun est, dans ce monde, heureux à sa manière. ”

Je suis né(e) le 23 mai 1985 à Bombay en Inde, j'ai donc 26 ans. Je suis divorcé et fort heureusement, mais si vous voulez tout savoir je suis hétéro et j'en suis fière. Ma famille est de niveau moyen, malheureusement c'est pas moi qui ai choisi cette vie. J'avais un frère pour me pourrir ma vie encore plus à longueur de journée, mais je les aime quand même. Depuis maintenant quatre ans, je suis projectionniste, des fois je me demande pourquoi j'ai choisis ça mais bon j'en ai bien besoin si je veux manger. Je fais partie des Just Divorced, et je sais pas pourquoi mais les gens dans la rue me confondent souvent avec Jonathan Groff.

Je suis né le 23 mai 1985, à Bombay, en Inde. Mes parents étaient originaire d’Angleterre mais n’avait pas pour intension de rester installé là-bas tranquillement, avec un métier classique. Non, j’avais deux parents plutôt aventurier, n’ayant pas vraiment froid aux yeux. Peut-être même inconscients, enceinte de presque huit mois, ma mère avait réussi à monter au sommet d’une montagne. Inconscients aussi au point de ne pas se poser après ma naissance et de continuer les voyages. À deux ans, j’avais déjà vu au moins cinq pays différents : l’Inde, le Pakistan, la Chine et le Japon. Mes grands parents ont plusieurs fois essayés de raisonner mes parents, ils voulaient nous garder, moi et mon petit frère, ça ne leur posait pas de problème, mais mes parents refusèrent. Parce que oui, les voyages ne les ont pas dissuadés à faire un autre enfant. Mon frère n’avait que deux ans de moins que moi. Nous étions très proches, malgré nos nombreuses disputes de gamins. Il s’appelait Jamie et lui est né en Russie. Cette vie n’était pas faite pour des enfants, pourtant, je ne peux pas dire que ça ne m’a pas plu. J’aime encore revoir les photos de nos voyages et surtout, je sais bien d’où viens ma soif d’aventure et mon autonomie.

Si je parle de mon frère au passé, c’est parce qu’il est mort tout comme ma mère. Nous étions en escale cette fois en Afrique du Sud. Mon père et moi étions partit voir un match de foot de rue. C’était très courant et plutôt impressionnant de voir ça. Ma mère avait jugé que mon petit frère était trop petit pour y assister. Ma mère aimait prendre des photos de nos voyages pour compléter un album. Mais pas que des photos de paysages naturels, des paysages urbains aussi, des personnes. Elle immortalisait grâce à ses clichés les multiples cultures que nous avions vues. Cette fois, d’après les photos que la police a retrouvé dans l’appareil, elle était en train de prendre Jamie en train de jouer avec d’autres petits enfants sud-africains. Les témoins sont unanimes et ont tous raconté la même histoire. Ils ont vu ma mère, repartir, surement pour regagner le petit logement que mes parents avaient loué. C’est à ce moment qu’un homme vola l’appareil photo de ma mère. En se dépêchant, il renversa mon petit frère qui tomba sur sa tête et mourut sur le coup. Plus inquiète pour lui que pour son appareil, elle interpela quand même l’homme coupable tout en demandant de l’aide. Les femmes s’étaient attroupées autour de l’enfant et un homme, un médecin, prit soin de Jamie. Ma mère avait un fort caractère, ce qui la perdit elle aussi. Un sud-africain avait poursuivi le jeune homme coupable ; il paraitrait que ma mère couru aussi après. Trois coups de feu se fit entendre. Le corps de ma mère et de l’homme qui avait voulu l’aider était étendu sur le sol, ce dernier abattu non pas par une mais par deux balles. Grâce aux papiers de ma mère, mon père et moi avons été rapidement retrouvé.

Evidemment, mon père ne s’en ai jamais vraiment remit. Moi, j’avais sept ans et je ne comprenais qu’à moitié ce qui venait de ce passer. Mais je vis mon père sombrer. Il n’avait plus le goût de l’aventure, plus le goût des voyages. Sa femme, c’était tout pour lui et il avait perdu son petit garçon. J’avais beau être encore là, il ne semblait plus avoir la force de prendre soin de moi. Les voyages se terminaient donc là et ce sont mes grands-parents installés dans le Brooklyn, qui se chargèrent de mon éducation. Je n’ai revu mon père que trois ou quatre fois après ça.


J’avais eu une enfance formidable, puis à partir de huit ans, je n’étais plus qu’un enfant banal. J’aimais bien raconter à mes amis mes voyages. Parfois on ne me croyait pas, parfois j’en rajoutais aussi un peu. J’aimais bien parfois, dans ma banalité, être perçut comme quelqu’un d’un peu plus extraordinaire que les autres. En me laissant chez mes grands-parents, mon père avait laissé tous les albums photos et les carnets de routes de nos voyages. J’aimais me remémorer ces moments, redécouvrant des photos que je n’avais pas vu depuis longtemps, par exemple mes parents s’embrassant devant le Taj Mahal ou moi, petit, devant un énorme éléphant d’Asie.

Cette différence d’enfance, je l’avais aussi un peu utilisé au collège et au lycée : pour intéresser les filles, faire mon malin. Ca marchait plutôt bien d’ailleurs. Je n’étais pas forcément dans la liste des plus populaires mais j’étais quand même connu dans les couloirs. Pas que pour mes récits d’aventures, pour aussi mes légères conneries ou ma place dans l’équipe de basket. Le sport, ce n’était pas ma vie, mais j’aimais bien ça. On va dire que je n’étais pas comme les joueurs de foot, rien dans la tête et tout dans les muscles. Je n’ai jamais eus une intelligence supérieure mais je ne pense pas être bête. J’ai été à l’université, pour suivre des études d’audiovisuel avec un perfectionnement de langue. J’ai toujours aimé le français.

C’est là-bas que je fis la rencontre qui changea ma vie. En réalité, je la connaissais déjà, nous étions dans le même lycée et même avec ses deux ans de moins que moi, elle m’avait tapé dans l’œil puisque je la reconnu à l’université. Elle, Thalie. Une belle blonde. Nous suivions le même cours de français, que j’avais prit en parallèle de mon cursus principal. Nous avons sympathisé, rapidement fait connaissance. Notre « histoire » semblait mal partie, nous n’avions pas les mêmes goûts. Que ce soit en musique, en films, en nourriture, nous étions différents. Mais comme le dit le proverbe : les contraires s’attirent. J’avais dix neuf ans, elle seize. Malgré les apparences, la jeune femme avait sauté des classes. Une idylle naquit entre nous, je n’avais d’yeux que pour elle, tout simplement. Au début, cela ne ressemblait qu’à une histoire d’amour de jeune, comme j’avais pu en avoir au collège ou au lycée. Pourtant, très vite, tout sembla sérieux entre nous. Thalie m’avait émit le souhait d’habiter ensemble, je me voyais rapidement vivre ma vie avec elle. Pourtant je n’ai jamais été un sentimental, mais j’avais bien envie de le devenir pour elle. Nous nous sommes installés ensemble dans un appartement pour nos un an en tant que couple. Mes grands-parents et ses parents à elle ne voyait pas ça d’un bon œil mais l’ont s’en fichait éperdument.

Dans le cadre de mes études, j’eus un stage à faire à l’étranger et naturellement j’ai choisi la France. J’en avais pour deux mois, deux petits mois qui m’ont semblaient des années sans elle. L’amour, quand on est jeune, est merveilleux. Ca nous donne des ailes, on en devient complètement aveugle et on peut faire n’importe quoi. Je promis à Thalie que, si nous arrivions à tenir sans l’autre durant ces deux mois, je l’épouserais dans l’année. Malgré la distance, nous avons tenu et à peine huit mois après, je lui passais la bague au doigt lors d’un tout petit mariage de rien du tout. Elle avait dix-huit ans, moi vingt ans, nous étions donc jeune. Trop jeune. Une fois mes études finie, je trouvais un boulot dans un cinéma. Thalie, qui suivait ses propres études, les termina un an après moi.

En complète osmose, nous vivons au paradis. Oui, après avoir gagné suffisamment, Thalie et moi, nous déménagions à Naderra, dans un appartement beaucoup plus beau. Là-bas, je retrouvais un boulot de projectionniste, Thalie travaillait aussi. Malgré notre mariage prématuré et précipité, nous étions heureux. Pour mes vingt trois ans, elle m’annonça qu’elle était enceinte. Plus qu’heureux, je voyais ma petite vie de couple chamboulée pour une vie de famille. Une petite fille, notre petite fille naquit sous le doux nom d’Arielle. Pourtant, quelque chose commençait à clocher entre nous. Après une discussion avec un collègue, je me rendais compte que nous avions été beaucoup trop rapides. J’avais vingt quatre ans, j’avais déjà une fille, une femme : finalement je n’avais pas profité de ma jeunesse. Je commençais alors à me renfermer. Je ne sais pas pourquoi, Thalie elle aussi semblait être plus absorbée par son travail. Mais pour Arielle, nous avons fait semblant d’être le couple le plus heureux du monde.

Un peu plus de cinq ans de mariage. Après une discussion, nous avions compris qu’on s’était emballé, qu’on avait tout fait trop rapidement et que la flamme s’était éteinte petit à petit. Comme un accord, nous avons décidé de divorcer. La seule chose qui pouvait me faire changer d’avis était la présence d’Arielle, mais je ne pouvais pas m’enliser dans une relation qui ne me convenait plus. Arielle a trois ans, elle a bien besoin de parents comme tout le monde, j’en étais conscient mais j’avais bien le droit d’être un peu égoïste et vouloir mon bonheur. Comme le divorce de fut pas difficile, la garde de la petite blondinette fut partagée entre nous. Une semaine chez l’un, une semaine chez l’autre. Comme aucuns de nous n’étions pas près de quitter Naderra, tout était parfait. Je peux à présent penser à reconstruire ma vie. Je suis un Just Divorced.