« Hors de question ! Je ne me marierai pas avec Aaron ! » Apolline se tenait debout, face à sa mère, les bras croisés sur sa poitrine, ses yeux lançaient des éclairs. Sa mère s'approcha d'elle, avant de poser sa main sur son épaule. D'un geste brusque, la blondinette se dégagea rapidement et posa son regard sur celui de sa mère. « Premièrement, tu vas baisser d'un ton tout de suite et deuxièmement, ce n'est pas toi qui décide ici, c'est moi et ton père. » 18 ans, 18 qu'on lui servait le même dicton, mais cette fois-ci Apolline n'était pas d'humeur à se laisser faire. « J'ai 18 ans, je ne suis plus une gamine je te rappelle ! Je fais ce que je veux ! » « Tu fais ce qu'on te dit, un point c'est tout ! Qu'importe l'âge que tu as, tu es notre fille et nous sommes encore en droit de décider, si tu dois te marier avec Aaron, tu te marieras avec lui. » Lâcha sa mère avant de tourner les talons et de partir vers la cuisine.

Aaron, était le fils aîné de la famille Brightside, famille dont étaient très proches les parents d'Apolline. Depuis quelques années, environ deux ans, leurs parents les avaient forcés à s'apprécier. Apolline, n'était pas le genre de fille qui se laissait faire, mais là elle n'avait pas eu le choix et quand elle avait vu qui était cet Aaron, elle avait détesté ses parents au plus haut point. Les Brightside et les Roseburry se connaissaient depuis deux ans, lorsque les Brightside, venus de Londres étaient arrivés à New York, les parents d'Apolline les avaient accueilli à bras ouverts et de là était née une belle amitié. Une amitié, qu'ils avaient espéré qu'elle en serait de même pour leurs enfants. Deux familles très aisées, ils étaient tout à fait logiques pour les parents que lorsqu'ils en auraient l'âge, leurs enfants se marieraient, pourtant dès le début entre Aaron et Apolline ça n'a pas marché.


« Tu es insupportable Aaron ! Je te déteste, tu n'imagines même pas à quel point ! » « Tu es loin de te douter à quel point je sais que tu me détestes, tout autant que tu m'aimes Blondie. » Apolline s'était retournée, avant de lui rire au nez. « Pardon ? Tu penses vraiment que je t'aime ? Toi et ton caractère insupportable. Tu m'agaces, ce n'est pourtant pas difficile à comprendre, si ?! » Il s'était approché d'elle et instinctivement, Apolline avait reculé. « Vraiment je t'agace ? Écoute, je te propose un marché. Soit, tu changes de comportement et tu commences à m'apprécier, soit j'irai voir tes parents pour leur dire que leur jeune fille de 16 ans n'est désormais plus vierge. Tu n'aimerais pas qu'ils le sachent, je me trompe ? » La blondinette était bouche bée, elle le fixait et ne savait plus quoi dire. « Je...mais....comment tu as appris ça ? » « Matthew, tu vois qui c'est ? Celui avec qui tu as couché, bien figure-toi que c'est un de mes amis et il n'a pas manqué l'occasion de me dire qu'il avait passé une agréable nuit avec une dénommée Apolline. » « Je te préviens, si tu fais ça, ne cherche même plus à m'adresser la parole c'est compris ? Je ne veux pas de ton marché, alors vas-y va tout avouer si ça te fait plaisir, mais sache que ce n'est même plus la peine de venir me voir. » Sur ce, Apolline avait tourné les talons avant de rentrer chez elle.

Apolline abordait une grande robe blanche, ses cheveux étaient détachés sur ses épaules. Elle était perchée sur des escarpins à hauts talons et devant elle, se tenait un bon nombre de personnes. Elle venait de se marier, malgré tout ce qu'elle avait fait pour que cela n'arrive pas, Apolline n'avait pas eu le choix que de se marier avec lui. Elle n'était pas la seule à ne pas avoir eu le choix, Aaron aussi dans cette histoire n'avait rien décidé. On avait décidé à leurs places, alors qu'ils étaient majeurs, ils auraient pu refuser, mais ça n'aurait fait qu'aggraver les choses et ils auraient eu leurs familles à dos. Elle avait dit oui, elle avait fait semblant de l'aimer, elle avait promis qu'elle lui resterait fidèle et qu'elle resterait à ses côtés jusqu'à la mort, que d'âneries. La blondinette n'avait qu'à lui mettre un poison mortel dans son verre et le tour était joué, plus de Aaron, pourtant elle n'en avait pas envie, elle n'était pas si cruelle pour faire une telle chose.

Des pas se firent entendre derrière elle et Apolline tomba nez-à-nez avec sa mère. « Allez, ma chérie, souris un peu c'est le jour de ton mariage. » « Pardon ? Je devrais sourire ? Alors que je n'ai rien décidé de tout ça ! » « Mais, tu as quand même accepté de te marier. » « Je n'ai rien accepté du tout, on m'a forcé à me marier, sinon quoi ? J'étais rayée de la famille, tu n'as pas honte d'avoir un tel chantage à ta fille ? » « Tu verras que plus tard, tu me remercieras, Aaron ne le montre peut-être pas, mais c'est un homme bien et je ne veux que ton bonheur, il tient à toi en plus.» « Arrêtes, s'il te plait, je sais très bien qu'il me déteste, tout comme moi je le déteste. Je ne l'aime pas maman, je ne l'aimerai jamais. J'y vais, je ne veux plus rester ici, tu n'auras qu'à dire aux invités que la mariée est tombée malade. » « Apolline, tu ne peux pas partir ! Reviens ici tout de suite ! » « Si je le peux et c'est ce que je vais faire d'ailleurs. » Sans perdre un instant, elle s'éloigna de sa mère, de la fête, du mariage, elle s'éloigna de tout, pour être tranquille, rien qu'une fois, le temps d'une soirée.

Finalement, à force de patienter, Apolline a eu ce qu'elle voulait. Il y a six mois, Aaron et la blondinette se sont séparés. La cause, Aaron n'en pouvait plus, du coup, pour que le divorce passe il a fait croire que Apolline l'avait trompé et qu'il ne pouvait pas le lui pardonner et ils ont réussi, ils ne sont plus ensemble, néanmoins malgré le fait qu'ils ne soient plus ensemble, ils se sont mis leurs parents à dos. Pourtant, depuis six mois, Apolline ne sait plus où elle en est, elle ressent un terrible manque, un manque d'Aaron. Elle se déteste elle-même de ressentir une telle chose, mais ces pics qu'il lui lançait lui manque, ce mariage forcé lui manque, il lui manque tout simplement. Elle n'y arrive pas à y croire, elle n'y arrive pas à assumer ses sentiments, parce qu'au fond, même si elle niait tout sentiment, rien n'empêchait qu'ils soient présents au fond elle et c'est peut-être le cas. Apolline fait tout pour ne rien laisser paraître et elle tente se de concentrer au contraire sur son métier qu'elle adore ; photographe professionnel de mode, c'est ce qu'elle a toujours rêvé de faire. Puis, il y a aussi ce club qu'elle a rejoint depuis peu, le club des divorcées, elle espère qu'avec ça elle passera outre ses sentiments envers Aaron, il ne lui reste plus qu'à croiser les doigts pour que ce soit le cas.